Financer les frais de déplacement des artistes bénévoles en visite aux hôpitaux (conteurs, musiciens...)

Message de Anne-Marie Mottaz.

Cadre Puericultrice Hematologie-Oncologie pediatriquePour 2007 nous poursuivons le projet d'ameliorer les repas avec nos moyens bien sur et l'aide de la dieteticienne:
Servir les repas dans une assiette (une famille realise pour nous des assiettes)
Mais egalement proposer des frites que les enfants adorent et etre en mesure de realiser avec eux des desserts.
Pour ceci nous avons besoin d'un petit four...
Qu'en pensez vous?
Deuxieme type de projet:
La presence des clowns avant pendant et apres les gestes douloureux
Ce projet est en place depuis un an sur les 3 unites d'hemato; la poursuite de ce projet est compromise du fait d'un manque de financement
Pouvez vous leur apporter une aide?
Je joins une copie du projet.... (voir ci-dessous)
Je vous remercie de votre soutien et vous souhaite de passer de tres bonnes fetes de Noel.

Anne-Marie Mottaz
Cadre Puericultrice Hematologie-Oncologie pediatrique
UF 4250  ADV 



Message de Catherine GUADAGNO.

En lien avec le mail d'anne-marie mottaz, le projet le plus ambitieux et le plus important est effectivement la pérennisation de l'activité des clowns.
mais aussi, à terme, la continuité du travail de lien qu'ils effectuent auprès des enfants avec un passage régulier à l'USP.
actuellement leur visite se fait par la circulation extérieure mais un "vrai" passage en chambre peut être envisagé.
je suis à votre disposition pour en reparler si vous le souhaitez, je ne suis en congé qu'à partir du 02 janvier.
encore merci pour votre aide.
catherine GUADAGNO
cadre de santé 
unité de soins protégés-dialyse pédiatrique
36614 




HISTORIQUE DU PROJET

Ce projet est parti d’une demande des soignants qui ont constaté que l’enfant en alliance avec les clowns était plus coopératif lors des soins.
Puis l’idée de demander aux clowns d’être présents lors de soins plus difficiles pour l’enfant car redoutés du fait de la sensation douloureuse.
La douleur est augmentée lors du stress et de l’angoisse, l’action des clowns va donc se situer à ce niveau : diminuer le stress et l’anxiété par la création poétique, le jeu, le rire.

LES CLOWNS PROFESSIONNELS

Qui sommes nous ? 

Nous sommes 3 comédiens et clowns professionnels salariés en milieu associatif, intervenants également en milieu social et hospitalier.
Nous faisons partie de la branche professionnelle de l’association « Rire » qui regroupe également 50 clowns bénévoles intervenant dans 15 services pédiatriques.
Notre action à l’hôpital est différente de ces clowns de l’association qui interviennent dans les différents services hospitaliers avec une mission « d’animation ».
Nous sommes également formateurs et coordinateurs pour l’association.
Notre projet « d’accompagnement aux soins des enfants » s’intègre dans un projet professionnel au sein de l’association Rire. Durant l’année 2005/2006, ce projet est financé par la Ligue contre le cancer, le Conseil Régional et prochainement la Drac . le projet est pour l’instant pérennisé jusqu’en juin 2006.

Notre formation pour ce projet :

En plus de notre expérience de clown bénévole à l’hôpital depuis plusieurs années, nous avons suivi en 2004.2005 une formation spécifique à l’accompagnement avec une pédopsychiatre, des musicothérapeutes, travaillé sur l’univers du conte, du mime et du chant.
Nous avons mis en place un travail d’élaboration et poursuivons toujours un atelier de régulation et d’analyse des pratiques.

Notre mission

Rencontrer l’enfant dans son environnement à travers la création poétique, l’imaginaire, le jeu. Passer de la relation à la rencontre.
Créer des liens avec l’enfant malade, lui permettre d’exprimer son sens de la créativité afin de diminuer son état de stress et d’anxiété, dériver sa douleur pendant les soins. L’enfant investi dans le jeu et la création peut retrouver un sentiment d’existence, passer d’un état de soumission à un processus de vie.
Créer des liens entre l’enfant, sa famille, les clowns, le personnel soignant dans un enrichissement mutuel. Mettre en commun des savoirs faire/savoir être pour préserver l’énergie vitale de l’enfant hospitalisé.

Intervenir à l’hôpital en tant que clown professionnel accompagnant les soins de l’enfant malade, demande un investissement très différent de celui du clown de spectacle et du clown bénévole dans l’animation. Dans le spectacle, l’attention du spectateur se porte sur le comédien, dans l’accompagnement, l’acteur clown se centre sur l’enfant en souffrance et l’enfant devient acteur.

On sait le clown proche du monde de l’enfance, et il semble bien adapté pour s’adresser aux enfants hospitalisés. Nous pensons surtout à l’Auguste, victime de ses défauts, de ses ratages et de sa témérité. Le clown est lui-même dans un état de fragilité, affublé d’un nez rouge, de vêtements trop courts ou trop longs, décalé dans un monde d’adulte, il se retrouve souvent victime. L’enfant malade se retrouve soit avec un effet miroir soit valorisé. Et bien souvent c’est lui qui va être « la force » et tenter d’aider ces clowns démunis.
A l’hôpital nous intervenons toujours par deux représentant ainsi symboliquement le duo du clown blanc et de l’auguste. Un clown se place parfois en autorité « celui qui sait », et peut alors se jouer de l’ignorance de l’autre avant d’être à son tour confondu par sa propre naïveté. la rivalité est un support de jeu puissant pour le duo clownesque, elle crée une riche complémentarité et permet à l’enfant de s’identifier en différentes alliances.

Une des spécificités du clown est de transformer la réalité en parcours de jeu, de tendresse, d’attention à la vie. Il survit grâce à la création poétique, celle ci agit sur lui comme un élément vital, un moteur indispensable alimenté par la force et le jeu de son imaginaire.

A l’hôpital, lors de moments délicats comme peuvent l’être les soins, nous observons que l’apport d’un élément poétique, de création et de jeu, permet très souvent à l’enfant de vivre différemment la situation, de ne pas se laisser complètement envahir par l’anxiété et la douleur même si il ne perd jamais complètement de vue l’endroit où il se trouve et la raison de sa présence.
La maladie grave intervenant dans la vie familiale et la vie de l’enfant fait rupture de continuité. Le clown permet à l’enfant de faire le pont entre son univers d’enfant et la réalité du soin.

Les clowns ne peuvent pas nier la réalité du soin ni la douleur de l’enfant si elle apparaît mais ils peuvent l’accompagner et lui faire prendre d’autres chemins, notamment grâce à des créations sonores.

Les clowns en salle de soins sont dans une grande écoute des réactions de l’enfant. Ils vont anticiper leur jeu et l’adapter en fonction de l’angoisse de l’enfant, de sa douleur, de son positionnement, en fonction de ce qu’il vit. En prenant en compte la globalité de ce qui se joue avec les acteurs du soin, le personnel soignant et l’accompagnant.

Produire de l’imaginaire et du jeu lors d’une situation critique est une des caractéristiques essentielles du clown.
L’hôpital est parfois le lieu de l’inattendu où le clown s’adapte où il peut saisir de l’inattendu et de l’urgence telle une balle au bond pour improviser une histoire avec l’enfant.
L’enfant qui crée en salle de soins ne rejoint-il pas là l’essence du clown ?

L’accompagnement dépasse de beaucoup le temps du soin car le vécu dans la salle de soin dépend essentiellement de ce qui va se vivre avant le soin, du temps de rencontre avec l’enfant. Le temps que nous pouvons prendre avec l’enfant avant et après les soins, nous parait essentiel.


A travers l ‘accompagnement s’installe la continuité

Ces moments intimes de partage vécus avec les enfants nous permettent de passer de la relation à la rencontre et nous sentons une belle confiance s’installer dans le rapport clown/enfant. Les clowns laissent souvent des traces de leur jeux avec l’enfant, notamment des dessins personnalisés. L’enfant est toujours en attente de reprendre le fil du jeu et l’imaginaire là où les clowns l’avaient laissé la fois précédente. Parfois ils continuent de jouer aux mêmes histoires, aux mêmes jeux chez eux.

L’équipe soignante s’inscrit souvent spontanément dans le dialogue ou la création poétique. Beaucoup jouent le jeu et participent à la construction de l’imaginaire.
De plus en plus régulièrement, l’équipe nous dirige vers les enfants en difficulté, même en dehors des soins. Nous constatons une belle évolution dans le rapport clown/soignant, un travail commun et de la confiance.


NOTRE VECU EN SALLE DE SOINS

Les difficultés rencontrées :
L’enfant anxieux, agité.
Transmission de l’angoisse de l’accompagnant
l’absence de rencontre préalable avec le clown
Souvenir antérieur de soins mal vécus
Multiplicité des sollicitations adressées à l’enfant qui ne facilitent pas l’attention aux clowns
Environnement bruyant néfaste à l’écoute
Trop grand nombre des personnes présentes qui parasitent le regard



Possibilités

Accompagner l’enfant : partir de là où il se trouve et entrer dans son univers imaginaire Ex : démarrer un conte, un chant sur une histoire de cheval avec l’enfant en héros imaginaire si il a un cheval et qu’il en parle avant le soin ou dès le début du soin. Les clowns se transforment en conteur, chanteur, cheval…
Suivre l’enfant dans le cheminement du soin : Ex : pour les nécessités du soin, l’enfant doit avoir très chaud, transpirer, on lui met un sac poubelle noir. Le clown transforme le sac poubelle et fait passer l’enfant de simple cavalier à Zorro tout en noir à cheval !
Capter l’enfant : l’enfant pleure, crie, se recroqueville. Les clowns utilisent des peluches tendres médiatrices pour un brin de tendresse consolatrice et rassurante. Ou bien utilisent les doudous pour amorcer le dialogue, surprennent l’enfant aussi avec des personnages coquins prêts à faire des bêtises, créent des univers sonores doux, harmonieux.. ils transforment l’environnement du soin en potentiel sonore.
Détourner les objets pour transformer les évènements : la seringue devient un biberon, le masque une couche culotte..
Accompagner la douleur de l’enfant : Nous avons constaté, surtout avec les bébés de moins de 24 mois, l’importance de l’accroche visuelle, des mimiques et à quel point l’univers sonore des chants et des mélodies, permettent d’accompagner son état et de l’amener petit à petit vers des émotions plus paisibles.

Pendant le soin l’enfant peut s’approprier plusieurs rôles :
spectateur, acteur, voir metteur en scène de son soin.
Même si il ne semble pas très actif, l’expérience nous montre qu’il nous sera toujours reconnaissant d’avoir été là avec lui. Le lien pourra se développer après le soin et l’enfant pourra éventuellement changer de positionnement lors d’un soin ultérieur en se montrant plus actif et moins craintif.

Les ados la possibilité d’une rencontre antérieure avec eux nous paraît encore plus indispensable qu’avec les enfants plus jeunes.
Le soin se passe alors soit dans le dialogue en partant de leurs sources d’intérêt, l’imaginaire et la complicité ou tout simplement dans une présence authentique avec une main dans la leur.

Résultats
Détournement ou disparition de l’anxiété.
Diminution ou disparition des pleurs.
Atténuation du vécu de la douleur
Le ressenti du soin laisse une trace différente
Le personnel soignant est amené à aborder d’autre rôles

INTERVENTIONS DES CLOWNS
Les mardi, jeudi et vendredi de 10h à 14h hors vacances scolaires.